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La Chimera: La poésie des fantômes

Thibault Scohier

Nous avançons chacun·e en compagnie de fantômes, ceux des membres de nos familles disparus, ceux des amours perdues. La réalisatrice italienne Alice Rohrwacher semble particulièrement sensible à ces présences spectrales dont elle fait le thème central de La Chimera.

Avec un brio frisant le sublime, elle met en scène Arthur (Josh O’Connor) et sa bande de pilleurs de tombes étrusques, dont la trajectoire percute celle de la débrouillarde Italia (magistrale Carol Duarte). Leur petite histoire s’inscrit dans la grande, celle d’une Italie déchirée entre les extrêmes, la richesse et la pauvreté, une tradition délaissée et une modernité dévorante.

Si le récit d’une relation presque impossible entre un personnage mélancolique et une jeune mère forte n’a rien d’original, c’est le mélange entre le réalisme social et le fantastique qui donne à La Chimera son aura étrange et fascinante. La réalisation de Rohrwacher ne cesse d’impressionner, aussi bien par ses changements de registres, passant de la comédie à la critique sociale ou encore la fable féministe, que par la manière dont elle manifeste les « pouvoirs » d’Arthur, en utilisant des effets presque expérimentaux (inversion de l’image, jeu subitement burlesque et métaphorique des autres acteur·ices). Le travail parfois vertigineux de la directrice photo Hélène Louvart doit aussi être mentionné.

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La Chimera

Avec sa bande de “tombaroli”, Arthur pille les tombes et les merveilles archéologiques. Il a un don qu’il met au service de ses comparses.

Thibault Scohier

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