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Dune (Partie Deux): Fable Mouvante

Julien Del Percio

Souvenez-vous : en 2021, alors que le monde du cinéma se remettait laborieusement de la pandémie mondiale, le premier Dune fit un certain tumulte dans l’industrie. À l’opposé des blockbusters survoltés et débordant d’humour, le long-métrage de Villeneuve se distinguait par son rythme lancinant, sa tonalité élégiaque et la complexité de son univers.

Un premier opus certes imparfait - des personnages peu incarnés, une fin ouverte frustrante - mais qui s'élevait très au-dessus de la mêlée et augurait une montagne de promesses pour la suite. Deux ans et demi plus tard, vient heureusement l’heure des promesses tenues.

Ce deuxième volet débute peu ou prou là où les événements du premier nous avaient laissé : Paul Atréides et Lady Jessica évoluent en plein désert, sous la protection des Fremen, tandis que les Harkonnen jouissent de la production d’épices de la planète Arrakis. Alors que Paul assimile avec une aisance rare les coutumes Fremen, certains commencent à voir en lui le messie tant attendu, capable de libérer Arrakis et d’y ramener eau et verdure. Des croyances que ne va pas manquer d’exploiter Lady Jessica pour mener sa caste à la victoire…

Dès sa première scène d’action, qui suit une troupe d’Harkonnen encerclée par les Fremen, on retrouve tout le talent de metteur en scène de Villeneuve. Outre l’imagerie toujours impeccable, c’est surtout le découpage qui fascine : pas un plan en trop, pas un mouvement illisible, l’embuscade suit son cours avec une fluidité déconcertante tandis que le cinéaste alterne habilement entre frontalité et hors-champ pour illustrer la maîtrise Fremen. Le tout est soutenu par un sound-design de grande qualité, apte à rendre tangible les mouvements les plus improbables - notamment cet inquiétant flottement des soldats Harkonnen. Le spectacle est indéniablement de haute tenue mais il s'accompagne également d’une violence surprenante. Les ennemis sont poignardés, achevés à terre, vidés de leur eau jusqu’à la dernière goutte avant que leurs corps ne soient jetés en pâture aux vers des sables. En dix minutes, le film donne le ton : sécheresse des affects, clarté de l’action, démesure de l’univers. Si Dune premier du nom se concluait sur le calme avant la tempête, alors cette suite déchaîne toute la fureur de l’ouragan.

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