Il y a quelques années, vous êtes retournée dans votre ville natale de Ladysmith au Canada, traçant un trait sur votre carrière. Comment vous êtes-vous retrouvée dans The Last Showgirl ?
Grâce à Gia [Coppola, NDLR] la réalisatrice du film. Sa cousine Kate Gersten avait écrit une pièce basée sur des conversations avec les danseurs du spectacle Jubilee ! à Las Vegas, qui s'est terminé en 2016. Avec Gia, qui a toujours voulu faire un film à Las Vegas, elles en ont finalement fait un scénario. Elles ont pensé que j'étais parfaite pour le rôle principal et ont envoyé ce scénario à mon agent. Mais il ne l’a pas aimé et ne m’a rien dit. J'étais déjà reparti au Canada à cette époque, et de toute façon, je n'avais plus de contact avec cette agence. Par chance, mon fils Brandon, qui est producteur, est tombé par hasard sur le scénario. "Qu'est-ce que c'est ?" leur a-t-il demandé. On lui a répondu "Oh, c'est pour ta mère. Mais elle ne s'y intéressera jamais. C'est très mal payé et personne ne voudra voir ce film." Quand je l'ai finalement lu, j'ai tout de suite su que je devais le faire.
Qu’est-ce qui vous a attiré exactement dans le personnage de Shelley ?
J’ai eu un déclic. C'était pour moi une question de vie ou de mort. J'ai entendu la voix de Shelley dans ma tête pendant que je lisais le scénario. Je savais que je pourrais y mettre toute mon expérience de vie. En fait, c'était presque thérapeutique de l’incarner. J'ai immédiatement appelé Gia pour lui dire que personne d'autre ne pouvait jouer ce rôle. Bien sûr, d’autres actrices auraient pu le faire, mais c’est ce que j’ai ressenti. J'étais assise avec un chapeau de paille sur la tête, dans cette petite ville sur l'île de Vancouver, et je me suis dit : "Sortez-moi d'ici ! Allons-y !" Je voyais cela comme ma seule chance de jouer à nouveau dans un film. J'en avais besoin.
Comment vous êtes-vous préparée pour le rôle ?
J’ai parlé à beaucoup de gens. J'ai passé des heures à discuter avec des showgirls de cette époque. Je les ai invités à manger chez moi et j'ai écouté leurs histoires. Pour le reste, je me suis préparé du mieux que j’ai pu. J'ai abordé The Last Showgirl comme une pièce de théâtre, parce que je savais que nous n'avions que 18 jours de tournage. Nous n'avions pas un seul jour de congé. Lorsque nous ne jouions pas pendant une journée, nous répétions les chorégraphies, en portant des costumes et des coiffes. Ils sont massifs et pèsent entre 25 et 35 kilos. Quand une showgirl danse, elle ne l'a sur la tête que quelques minutes. Nous devions les porter toute la journée. Nous étions constamment appuyées contre un mur pour rester debout. Nous n'avions pas non plus de mentonnière, car cela paraissait plus joli. Et il fallait pouvoir descendre les escaliers en talons hauts sans regarder.