Après une cour d’école dans Un monde, c’est dans le service de pédiatrie d’un hôpital que Laura Wandel porte sa caméra pour L’intérêt d’Adam, son second long métrage. C’est là que l’on découvre Adam (Jules Delsart), quatre ans, hospitalisé pour malnutrition suite à une décision de la justice au grand désarroi de sa mère, Rebecca (Anamaria Vartolomei), une femme isolée et fragile, persuadée d’avoir toujours agi pour son bien. Sensible à la détresse de cette dernière, et soucieuse avant tout de l’intérêt de l’enfant, Lucy (Léa Drucker), l’infirmière en chef, décide de la laisser rester au-delà des heures de visite autorisées, se heurtant bientôt à sa hiérarchie alors que la situation semble échapper à tout contrôle…
En première ligne, de Petra Volpe; Au bord du monde, de Guérin Van de Vorst et Sophie Muselle; Second Victims, de Zinnini Elkington… : l’hôpital en crise n’en finit plus d’inspirer les cinéastes. La Belge Laura Wandel en fait le cadre d’un drame intime puissant, en s’appuyant sur une mise en scène immersive dont l’urgence traduit éloquemment celles auxquelles doit faire face le monde médical. Manière affûtée de poser un constat social aussi implacable que glaçant, l’hôpital se faisant miroir de la précarité alentour, sans pour autant jamais se détacher de l’humain. Coeur de ce huis clos suffocant, le face-à-face entre Anamaria Vartolomei et Léa Drucker, toutes deux impressionnantes de justesse, vrille en profondeur, achevant de faire de L’intérêt d’Adam une expérience de cinéma aussi intense que bouleversante.